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Vers une démarche territoriale et partagée de la lutte contre les sargasses

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Toutes les communes impactées par ce phénomène, les services de l’État, la CTM et les professionnels de la mer étaient réunies lundi 4 juillet au siège de CAP Nord Martinique. Un Plan pluriannuel de lutte contre les sargasses pourrait prochainement voir le jour.

 

Cette réunion d’installation du Comité de Plan territorial de prévention et de lutte contre les sargasses 2022-2025 co-présidé par CAP Nord Martinique, le préfet et la CTM est de l’avis de tout un chacun l’occasion de changer de paradigme.
Face à un phénomène récurrent qui impacte la santé des Martiniquais et tout un pan de notre économie.
C’est Frédéric Buval le 2ème vice-président de l’EPCI qui a mené les débats. Le maire de La Trinité dont la ville n’est pas épargnée par les échouages d’algues brunes a estimé que les moyens mis en place par l’État ne sont pas à la hauteur des enjeux. Tout en mettant en exergue un récent rapport qui met en lumière les dangers pour les femmes enceintes et les enfants à naître. « Dans quelques années, je n’ai pas envie que l’on vienne me chercher chez moi. À un moment donné, il faudra rendre des comptes… », lance Frédéric Buval. Cette volonté d’aller plus loin est partagée par Stanislas Cazelles le Préfet de Martinique.
« C’est un sujet sur lequel l’État souhaite passer à une vitesse supérieure… afin de répondre de façon plus précise. Il faut une action territoriale », indique Stanislas Cazelles.
​Pour Serge Letchimy, Président du Conseil Exécutif (PCE) de la Collectivité Territoriale de Martinique, il faut rassurer les maires, il faut franchir un nouveau palier, il y a des initiatives à long terme à prendre. Le PCE évoque ces récentes études très alarmantes sur la santé et sur ce phénomène qui plombe la dynamique économique du territoire. « Comment s’organiser ? Comment faire face à cela », tonne Serge Letchimy.

 

 

 

 

L’appel à l’aide des élus et des professionnels

 

Au cours des échanges, les représentants de la DEAL, de l’ADEME ou encore de l’ARS vont faire le bilan des connaissances sur ce phénomène et passer en revue les actions et expérimentations menées à ce jour. Le constat est aujourd’hui unanime c’est qu’il n’y a pas sur le territoire de modèle économique viable de valorisation des sargasses.
Les élus et les professionnels de la mer estiment qu’il faut aller au-delà des études et mettre des moyens importants sur la table. « Il faut anticiper avec des barrages au large. Les sargasses tuent la biodiversité. Nos alvins sont morts, les professionnels souffrent. Les collectivités payent un lourd tribut. La profession n’arrive plus », explique Jean-Michel Cotrebil, le Président du Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins.

 

« Il faut que les services de l’État se mettent ensemble pour nous venir en aide », lance Alfred Monthieux, le maire du Robert qui évoque également la problématique du stockage des algues. C’est aussi la préoccupation de Serge Letchimy qui s’interroge sur l’impact à venir notamment sur les nappes phréatiques.

 

 

Déjà en difficulté financière, la ville du Marigot ne peut plus faire face aux arrivées quasi quotidiennes des sargasses. « J’attends qu’une manne tombe du ciel », dit Joseph Péraste qui espère qu’après cette rencontre il pourra donner de bonnes nouvelles à sa population et aux marins pêcheurs. « Il nous faut un outil territorial, local, pour sortir de cette situation », soutient Hugues Toussay, maire du Diamant. « On dépense entre 400 000 et 500 000 euros chaque année pour lutter contre l’invasion des sargasses.

 

 

 

C’est qu’on ne peut pas faire plus », déplore Emile Ago, élu de la ville du François. Cet aquaculteur depuis 15 ans, a perdu en une nuit plus de 7 tonnes de loups des Caraïbes. « Les Martiniquais sont patients, mais à un moment les élus ne pourront rien faire. Il y a des gens qui ont le sentiment que rien n’est fait » indique encore Emile Ago.

 

 

 

 

Co-construction et Plan pluriannuel…

 

Le Préfet rejette l’idée que l’État ne fait rien comme il l’entend par moment. « Avoir un plan d’action partagé c’est ce que nous appelons de nos vœux. La vision pluriannuelle est fondamentale. On commence à avoir des retours d’expériences sérieuses. On va mettre un certain nombre de choses sur la table. Les municipalités sont les plus proches des réalités. Il faut partager les bonnes pratiques », affirme Stanislas Cazelles.
« Oui, je suis favorable pour la mise en place d’un Plan pluriannuel, mais co-construit. Une stratégie territoriale s’impose. Nous devons travailler à la mise en œuvre d’un Plan pluriannuel co-construit CTM-État-EPCI-Communes afin de mobiliser les moyens nécessaires et lutter ensemble contre les sargasses et leurs effets néfastes sur la santé », martèle Serge Letchimy. Tout en précisant que depuis plusieurs années, la CTM soutient financièrement les communes impactées. Le Président du Conseil Exécutif estime qu’il faut aller plus loin encore… face à une catastrophe naturelle pour laquelle l’État doit mobiliser les moyens financiers et techniques adéquats. Une équipe projet chargée d’élaborer ce Plan pluriannuel de lutte contre les sargasses composée de techniciens de la DEAL, de la Collectivité Territoriale de Martinique, des EPCI et des communes concernées devrait être mise en place. Lundi soir, tous les acteurs se sont accordés pour la présentation de ce Plan dans le courant du mois de septembre prochain.

 

 

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